Echange Namur – Louisiane

17 avril 1990 Non Par Staff

Lafayette, nous voilà, le cri du cœur namurois.

Une histoire d’amour qui dure entre Namur et Lafayette en Louisiane. Depuis des années, ces deux villes jumelées entretiennent des relations étroites. Relations qui s’orientent de plus en plus vers le secteur économique, surtout depuis la création du Forum international des affaires, l’une des grandes vitrines de la francophonie, il y a trois ans.

Louisianais, Canadiens, Français et Belges – et particulièrement Namurois – s’y retrouvent en ce moment et jusqu’au 25 avril pour se pencher plus particulièrement sur les secteurs de l’agro-alimentaire, du tourisme et de la recherche universitaire appliquée à l’industrie.

Culturellement et historiquement, la Louisiane a toujours été liée aux pays francophones. Il était naturel, à une époque où elle est durement touchée par la crise pétrolière et doit se tourner vers les marchés internationaux, qu’elle s’adresse aux entreprises de ces pays de façon à dégager des opportunités de développement. Durant cette foire d’une semaine, les délégations économiques, politiques et culturelles auront l’occasion de se rencontrer au travers d’ateliers de travail, de conférences, de séminaires mais aussi, et peut-être surtout, d’entretiens en tête-à-tête, probablement encore le meilleur moyen de développer les contacts, de confronter les expériences… et conclure des contrats.

 

Un soutien actif

La délégation belge sera importante. Le Forum bénéficie du soutien actif de la DARE (administration des relations extérieures de la Région wallonne) et du Bureau économique de la Province de Namur. L’asbl Namur-Europe-Wallonie, la Région wallonne, la ville de Namur et la Communauté française sont également d’actifs partisans de ce rapprochement avec la Louisiane. La Région va d’ailleurs ouvrir, cette année encore, un bureau permanent dans le tout nouveau Centre international de Lafayette de manière à tirer le meilleur parti de cette passerelle faite d’affinités culturelles, qui nous relie à la Louisiane, à l’instar du Québec. Quant à la délégation namuroise, composée du bourgmestre, de deux échevins et d’un conseiller de l’opposition, elle s’est donné pour mission de représenter les producteurs régionaux et de promouvoir auprès des candidats investisseurs d’outre-Atlantique, les nombreux atouts de notre tissu socio-économique. Plusieurs PME seront d’ailleurs du voyage: les parfums Delforge, la Brasserie du Bocq (qui vient de lancer sur la marché la Blanche de Namur), Agritronics (spécialisé dans l’informatique agricole), Labelco (les irrésistibles Biétrumés, chocolats Froville, vins de fruits…). Nos spécialistes du tourisme seront aussi présents ainsi que des institutions d’enseignement comme la Faculté d’agronomie de Gembloux.

 

Economie et culture

Des entrepreneurs namurois ont déjà concrétisé les objectifs qu’ils s’étaient fixés. C’est ainsi que des accords ont été pris l’an dernier par une entreprise ardennaise en vue de tanner les peaux d’alligator et les transformer en produits finis destinés à être réexportés… vers Lafayette. La Louisiane ne dispose en effet pas d’industrie dans ce secteur et faisait jusqu’à présent appel aux marchés du Far East. Une autre entreprise va, elle, importer des écrevisses.

Si l’économique domine, il ne détiendra pas pour autant un monopole. Les Namurois exportent aussi leur culture avec une exposition de photos de notre confrère Pierre Dandoy et, pour l’originalité, des créations grandeur nature (en papier mâché) de l’avocat-sculpteur Philippe Durdu. Une convention d’échange interbibliothécaire sera signée entre la ville de Namur et la Lafayette Parish library.

Une mission, c’est aussi fait pour s’informer. Les représentants de la ville de Namur rencontreront notamment des responsables locaux du traitement des déchets – un sujet particulièrement sensible au sein du conseil communal – et des gestionnaires de banques de données interactives au service du grand public.

 

PASCALE GUIDET

© Le Soir , 17 avril 1990